Alors que les crises mondiales se succèdent, la voix de la France devient de plus en plus inaudible, tandis que s’éparpillent les objectifs prioritaires du Quai d’Orsay, sur fond d’une baisse continue de ses moyens matériels et humains.
L’actuel locataire du 37, quai d’Orsay, Laurent Fabius, avait promis une diplomatie d’influence, au service de la France et des Français. Quel bilan peut-on dresser deux ans après son installation ? Si le discours était volontariste, la réalité de la gestion fabiusienne du Quai d’Orsay n’est pas à la hauteur des prétentions affichées : la position de la France sur certaines crises régionales est aujourd’hui inaudible, en particulier sur le Proche-Orient (et notamment sur l’Egypte), ou bien discréditée, comme en Syrie, où après des discours très volontaristes, Paris a fini par reculer, après avoir été lâché par les Américains sur le projet d’éventuelles frappes militaires. Quelle est en effet la politique arabe de la France ?
Sur les autres grands dossiers, la France se situe également sur une position de plus en plus effacée, tant vis-à-vis des événements en Ukraine (où elle ne fait que relayer les postures diplomatiques allemande et polonaise) que vis-à-vis de la Russie ou face à d’autres grandes crises (comme les événements au Soudan, qui ont déjà fait plus de 100 000 morts depuis décembre et sur lesquels la France est dramatiquement absente). Or, cette position attentiste, voire suiviste, de la France ne correspond pas à la tradition diploma