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Libération
Décryptage

Fukushima, trois ans de désastre

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Le 11 mars 2011, un séisme, un tsunami et un accident nucléaire ravageaient le nord-est du Japon. Les traumatismes demeurent. La reconstruction et la décontamination des terres et de la centrale avancent péniblement.
Dans un bus scolaire à Koriyama, dans la préfecture de Fukushima, en février. Trois ans après la catastrophe, un tiers des garçons et filles âgés de 3 à 5 ans souffrent de stress et de dépression post-traumatique. (Photo Toru Hanai. Reuters)
publié le 11 mars 2014 à 11h05

Un très lent rétablissement et beaucoup d’incertitudes. Trois ans après

, le Japon est engagé jusqu’au cou dans de titanesques chantiers de décontamination et de reconstruction dont certains prendront au moins quarante ans pour être menés à terme. Le sort des populations exposées aux radiations, le problème du stockage des déchets nucléaires et la situation toujours précaire à la centrale de Fukushima Daiichi restent trois défis d’ampleur à relever pour le gouvernement de Shinzo Abe.

Quel est le bilan humain ?

Selon des chiffres de la police nationale japonaise, la catastrophe a causé la mort de 15 884 personnes (9 537 pour la seule préfecture de Miyagi) et blessé plus de 6 100 autres. Trois ans plus tard, 2633 individus sont toujours portés disparus et recherchés par des équipes de volontaires qui continuent à sonder les fonds marins et les côtes du littoral pacifique. Fin janvier, une enquête du quotidien Asahi Shimbun a révélé que dans les trois préfectures les plus touchées (Iwate, Miyagi et Fukushima), 2 973 personnes étaient mortes à la suite d'une fatigue physique ou psychologique ou de stress depuis le 11 mars 2011. Ces décès, qui concernent en majorité des individus seuls ou âgés, ont dépassé en nombre ceux directement causés par le séisme et le tsunami dans la préfecture de Fukushima.

Parmi les survivants, les enfants figurent parmi les victimes. Ainsi, 33,8% des garçons et filles âgés de 3 à 5 ans souffrent de stress et de dépression post-traumatique, d’après le ministère de la Santé