Des opposants au gouvernement socialiste montent des barricades sur les routes, des motards arrivent et tentent de les déloger, parfois à balles réelles, et c'est l'escalade. Ce genre de situations, quasi quotidiennes au Venezuela, a entraîné la mort d'un étudiant et deux autres personnes ont été blessées par balles, lundi soir, à San Cristobal, dans le nord-ouest du pays. Depuis le début de la contestation, en février, 21 personnes ont été tuées. La twittosphère a immédiatement relié les motards aux colectivos («collectifs»), des milices socialistes qui ont juré de défendre la révolution à tout prix, tandis que l'Etat a dénoncé l'action d'un «franc-tireur» qui aurait voulu empêcher que la barricade soit déplacée.
Les colectivos sont souvent assimilés à des délinquants - au Venezuela, l'un des pays les plus violents au monde, les voyous agissent presque toujours en moto. Pourtant, ces milices récoltent ce qu'elles ont semé. En 2008, un policier membre d'un colectivo du quartier 23 de Enero s'était fait exploser en tentant de poser une bombe devant le siège de Fedecámaras, qui regroupe les syndicats patronaux. En 2009, une trentaine d'hommes armés se revendiquant des colectivos avaient pénétré dans les locaux de la principale chaîne d'opposition, Globovision, et jeté des gaz lacrymogènes. Ces attaques contre des symboles du capitalisme et de la droiteont marqué les esprits des classes moyennes et supérieures, qui expriment aujourd'hui leur mécontentement :