Menu
Libération

Michelle Bachelet promet un choc au Chili

Article réservé aux abonnés
Investiture . La Présidente souhaite notamment remplacer la Constitution datant de l’ère Pinochet.
Michelle Bachelet arrive au palais présidentiel de la Moneda, à Santiago, peu après avoir prêté serment le 11 mars. (Photo Ivan Alvarado. Reuters)
publié le 11 mars 2014 à 20h36

Tout un symbole. La socialiste Michelle Bachelet, élue présidente du Chili avec plus de 62% des suffrages en décembre, a reçu hier les attributs de sa fonction des mains d’Isabelle Allende Bussi, la présidente du Congrès, lors d’une cérémonie d’investiture qui s’est déroulée à Valparaíso (à 120 km de la capitale, Santiago). La fille de l’ex-président Salvador Allende, renversé le 11 septembre 1973 par le coup d’Etat du général Augusto Pinochet, lui a remis l’écharpe bleu-blanc-rouge aux couleurs du pays.

Pourquoi ce retour triomphal ?

Première femme à avoir été élue presidenta d'un pays sud-américain en 2006, «Michelle», comme l'appellent affectueusement les Chiliens, avait quitté la Moneda, le palais présidentiel, quatre ans plus tard avec un fort taux de popularité. La Constitution chilienne héritée du coup d'Etat l'empêchait de se représenter pour un second mandat consécutif. A 62 ans, cette médecin pédiatre de formation incarne toutes les souffrances d'un pays déchiré par les années de dictature (1973-1990). Fille du général d'aviation Alberto Bachelet, mort en prison pour être resté fidèle à Allende, elle-même arrêtée, torturée et contrainte à l'exil, Michelle Bachelet est membre du Parti socialiste depuis 1970. De retour au pays en 1979, elle se lance dans la clandestinité pour la défense des droits de l'homme, bafoués par les sbires du général. Comme un pied de nez aux militaires, elle sera nommée ministre de la Dé