Alors que ce dimanche 16 mars, jour du référendum en Crimée, est attendu comme une date historique, non seulement pour l'Ukraine mais pour l'avenir des relations internationales, la mainmise de la Russie sur la péninsule du sud-est ukrainien est un fait accompli. Ne restent plus que quelques détails «procéduriers» pour entériner juridiquement et rendre cet accaparement «légitime», terme qui va devoir être redéfini, dans la mesure où l'Occident observe depuis deux semaines comment la Russie bafoue le droit international tout en insistant sur la «légitimité» de ses actions…
Moscou, qui continue de le nier, a joué un rôle immédiat dans le revirement sécessionniste de la Crimée. Le séparatiste Sergueï Aksenov, dont le parti n'avait remporté que 4% des voix aux élections de 2010, a été promulgué à la tête du pouvoir local par la force, et derrière des portes closes. Le Kremlin s'est choisi un «nouvel homme» après la chute de Victor Ianoukovitch, confirme Sergueï Markov, un politologue proche du pouvoir russe. Quelques jours à peine ont ensuite suffi pour déployer dans la région des soldats russes - qui ont vite eu fait d'en contrôler et limiter l'accès - et pour déchaîner une guerre médiatique agressive, en Russie comme en Crimée, afin de justifier l'intervention russe et préparer le scénario de l'annexion.
Adoubée. Les autorités de Crimée, de leur côté, se sont précipitées à la rencontre du grand voisin. En