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Libération
Décryptage

La Libye s’embourbe dans le chaos

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Le président du Congrès général libyen, Nouri Abou Sahmein, en conférence de presse à Tripoli le 12 mars. (Photo Mahmud Turkia. AFP)
publié le 12 mars 2014 à 19h24

Ali Zeidan n’aura pas attendu longtemps avant de fuir la Libye. L’ex-Premier ministre, destitué mardi par le Congrès général national, la plus haute instance politique du pays, s’est envolé quelques heures plus tard pour l’île de Malte. Il est reparti deux heures plus tard pour l’Allemagne, selon l’AFP, évitant l’interdiction de voyager émise à son encontre par le procureur général libyen.

Ali Zeidan s’est enfui alors que les tensions entre ex-brigades rebelles et séparatistes menacent de dégénérer en guerre civile. Cette nouvelle crise a été provoquée par le blocage de plusieurs ports pétroliers depuis juillet par des groupes fédéralistes de Cyrénaïque (est).

Alors que les pertes s'élèvent à 10 milliards de dollars pour l'Etat libyen, qui se finance à 90% avec ses revenus pétroliers, le conflit a pris une tournure inédite samedi lorsqu'un navire nord-coréen a pénétré dans les eaux libyennes pour s'approvisionner directement auprès des fédéralistes. Il est ensuite reparti, suivi par une vingtaine de bateaux de la Marine nationale et d'ex-brigades rebelles de la ville portuaire de Misrata envoyés par Tripoli pour l'arraisonner. «Nous l'avons touché mais il a réussi à entrer dans les eaux internationales», explique un responsable politique de Misrata qui précise que l'US Navy les a épaulés.

Menace de partition

Ce camouflet a poussé le Parlement à annoncer la formation d'une «force armée pour libérer et lever le blocage sur les ports pétroliers». Le Bouclier de Libye, une milice islamiste composée essentiellement d'anciens rebelles de Misrata, s'est donc lancée vers Syrte, à l'est, forçant mardi soir les fédéralistes de Cyrénaïque à reculer. Des chefs de tribu de la région ont réagi en prévenant qu'une attaq