Qui est donc réellement le capitaine Pascal Simbikangwa ? Un officier qui avait «droit de vie et de mort» pendant le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, comme l’affirme le gardien de sa maison qui pourtant le considère comme un héros ? Un «tortionnaire», qui, bien avant le génocide, avait «une réputation redoutable» comme le décrira l’ancien ambassadeur de Belgique, en poste à Kigali en 1994 ? Ou bien «un homme totalement patriotique», et même «un Juste» qui a accueilli des Tutsis chez lui pendant les massacres, et se retrouve aujourd’hui victime d’une «chasse aux sorcières» fomentée par l’actuel gouvernement rwandais, comme il aime à se décrire avec fougue ? Cloué sur une chaise roulante, Pascal Simbikangwa, 54 ans, a le triste privilège d’être le premier Rwandais soupçonné de «complicité de génocide» appelé à comparaître devant une cour d’assises en France. Il a été condamné vendredi soir à 25 ans de prison.
Pendant les cinq semaines d'audiences au palais de justice de Paris, c'est le mystère de cet «homme de l'ombre», ainsi que le qualifient tous les livres d'histoire sur le génocide au Rwanda, qu'il a fallu percer. Selon l'usage, psychiatres et enquêtrice de personnalité se sont penchés sur son cas. Sans peut-être mesurer sa spécificité, l'accusé étant issu non seulement d'une culture étrangère mais aussi lié à un drame vieux de vingt ans dans un pays lointain dont l'histoire est complexe. «Un homme d