«Nous ne sommes pas des drogués, s'énerve Reynaldo Calcinas, un producteur bolivien de coca. Nous consommons de la coca depuis tout petits et nous continuons encore aujourd'hui.» Avec plusieurs centaines de ses collègues cocaleros, il a défilé mercredi dans les rues de La Paz à l'occasion de la deuxième «Journée nationale de mastication de la feuille de coca». La manifestation était organisée pour commémorer la décision prise l'an passé par l'ONU d'autoriser les Boliviens à mâcher des feuilles de coca, une pratique ancestrale dans les Andes, mais qui était jusque-là interdite par la Convention unique sur les stupéfiants des Nations unies.
Une fois arrivés devant l'ambassade des Etats-Unis, les manifestants se sont rassemblés, ont étalé leurs ponchos sur la chaussée et y ont déversé des sacs de feuilles de coca pour pratiquer collectivement un acullico, la mastication traditionnelle de cette plante, sacrée pour les Indiens des Andes, mais également ingrédient principal de la fabrication de cocaïne.
«Ennemi». Le lieu avait été choisi pour dénoncer l'attitude traditionnelle de Washington, accusé de confondre systématiquement coca et cocaïne. «Les Etats-Unis sont le principal ennemi de la coca et des peuples opprimés, ils nous haïssent, nous les pauvres, explique Ernesto Cordero, représentant des producteurs de coca de La Paz. Ils croient que la coca est blanche… Non, elle n'est pas blanche, ell