L'éviction de l'ex-Premier ministre Ali Zeidan, élu en octobre 2012 par le Congrès général national, la plus haute autorité publique, est une mauvaise nouvelle pour les Occidentaux qui lui avaient proposé une assistance militaire pour tenter de stabiliser la Libye. Paris est particulièrement inquiet du chaos qui règne dans le Sud, véritable «trou noir» de la lutte antiterroriste au Sahel.
La région est-elle un sanctuaire à terroristes ?
Pas encore, mais elle pourrait bien le devenir, s'inquiètent les services occidentaux. «La situation y est très préoccupante», dit-on à Paris. Déserté par l'Etat, privé de toute autorité, le Sud est une zone grise ouverte aux trafiquants de tout poil et aux groupes terroristes actifs, du Mali à la Tunisie en passant par l'Algérie et le Niger.
En quête d'un «lieu de régénération», «ils peuvent s'y ressourcer, échafauder des plans, s'approvisionner facilement en armes au sein des arsenaux de l'ancien régime kadhafiste», souligne un bon connaisseur de la zone. Le tout sans crainte majeure : les forces françaises sont déployées tout autour - au Mali, au Niger et au Tchad, mais pas en Libye. Toutefois, ajoute cette source, ces groupes jihadistes sont contraints de faire profil bas : «Les populations locales [Arabes, Toubous, Touaregs, ndlr] sont très attachées à leur terre. Les étrangers ne peuvent pas débarquer en masse, comme s'ils étaient chez eux.» Aux yeu