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Cao Shunli, mort d'une combattante des droits de l'homme

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La militante avait été arrêtée en septembre alors qu'elle se rendait à Genève pour une formation. Elle est morte en prison.
Des policiers chinois. (Photo AFP)
publié le 14 mars 2014 à 21h27

Le gouvernement chinois rédige régulièrement, à l’attention des Nations Unies, un rapport immanquablement élogieux sur la situation des droits de l’homme en Chine. Cao Shunli, une femme d’une cinquantaine d’années qui souhaitait participer l’an dernier à l’élaboration de ce texte en vue de le rendre plus réaliste, vient de le payer de sa vie.

Arrêtée à l’aéroport de Pékin le 14 septembre dernier, alors qu’elle se rendait à Genève, à l’invitation d’une ONG, afin de suivre un programme de formation sur les mécanismes des droits de l’Homme aux Nations unies, Cao Shunli a été jetée en prison. Au bout de peu de temps, elle a contracté la turberculose et une maladie des reins. Ses demandes de soins ont, à plusieurs reprises, été refusées par le Centre de détention du district de Chaoyang de Pékin où elle était internée. Lorsqu’elle a finalement été hospitalisée, fin février, elle était à l’agonie. Elle est décédée vendredi. Selon sa famille, son corps portait des traces de coups. L’hôpital militaire où elle était soignée a refusé de laisser la famille de Cao Shunli photographier sa dépouille.

En juin dernier, Cao Shunli avait organisé à un sit-in devant le Ministère chinois des affaires étrangères. Elle demandait à ce que les «citoyens chinois» soient autorisés à participer à l'élaboration du rapport sur les droits de l'Homme en Chine, qui devait être rendu public quatre mois plus tard à l'ONU. Le rapport chinois a été présenté sans la moindre contribution de la société civ