«Le compte n'y est pas.» Dans un communiqué publié vendredi, les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Laurent Fabius et Jean-Yves Le Drian, ne cachent pas leur exaspération. Le 10 février, l'Union européenne avait décidé, à l'unanimité, d'envoyer une mission militaire en République centrafricaine pour soutenir les efforts de la France et des pays africains de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Las, ces belles intentions n'ont pas été suivies d'effet.
«Débandade». A l'issue de la quatrième réunion à Bruxelles consacrée à la «génération de forces» - autrement dit aux contributions en hommes et en matériels -, Paris a dû se rendre à l'évidence : la Centrafrique n'intéresse pas grand monde. Et si elle a un nom - «Eufor RCA» - et un état-major (installé en Grèce), la mission européenne n'a pas d'ossature. Aucune nation «majeure» ne s'est portée volontaire. La mission n'a reçu que des propositions cosmétiques de contributeurs, pour la plupart, extérieurs à l'Union européenne : les Géorgiens, les Lettons, les Estoniens…
Les Polonais, qui avaient évoqué l'envoi de 140 hommes, se sont dédits. «C'est la débandade permanente !» s'indigne un responsable à Paris. Il dresse un inventaire cruel : «Un Etat a proposé d'envoyer des troupes pour un mois, un autre des soldats mais sans leur chef et un autre encore, des hommes équipés mais sans munition…»