Menu
Libération
Vu de Chine

Pékin entreprend le rapatriement forcé des Ouïghours

Article réservé aux abonnés
Trois personnes ont été tuées ce vendredi à Changsha, alors que des centaines de Ouïghours vivant en Chine méridionale sont renvoyés de force dans leur province du Xinjiang.
Les forces spéciales de police entourent des corps au sol, à Changsha, dans la province du Hunan, le 14 mars 2014. (Photo Stringer China. Reuters)
publié le 14 mars 2014 à 11h12

La police chinoise a abattu une personne et au moins deux autres ont été tuées vendredi à Changsha, en Chine méridionale, dans un incident opposant des Ouïghours originaires du Xinjiang et des Hans (Chinois de souche). Ce fait intervient deux semaines après le massacre au couteau de 29 personnes dans la gare de Kunming par cinq assaillants décrits par les autorités comme des

. Au nombre de 8 millions, les Ouïghours sont turcophones et musulmans.

Depuis cet attentat sans précédent, les autorités ont discrètement entrepris de rapatrier de force au Xinjiang des centaines de Ouïghours vivant en Chine orientale, et il n’est pas exclu que l’incident de Changsha, dans la province du Hunan, soit lié à ces opérations de police assez singulières.

Des clichés postés sur Weibo, le Twitter chinois, dont l’authenticité ne peut être confirmée pour l’instant, montrent plusieurs corps ensanglantés, et la police en train d’arrêter un suspect qui semble être ouïghour à en juger par son apparence.

Confirmant la mort de trois personnes, la police de Changsha a assuré à l'AFP qu'«il ne s'agit pas d'une attaque terroriste», mais d'une «rixe sur un marché». Un quotidien local, citant un témoin, a rapporté pour sa part qu'un homme s'était disputé avec un autre et l'avait poignardé avec un couteau de cuisine, avant de blesser cinq passants.

La police chinoise de la province du Yunnan – dont la capitale est Kunming – a commencé cette semaine à renvoyer au Xinjiang les Ouïghours qui réside