ADonetsk, devant l’immeuble du SBU, les services secrets ukrainiens, deux policiers des forces spéciales, un grand sourire aux lèvres, se tiennent par les épaules pour la photo. A quelques mètres, une centaine de manifestants enfoncent la porte principale du bâtiment, où flotte déjà depuis samedi le drapeau russe.
Dans cette ville de l'est ukrainien qui fut le fief du président destitué Viktor Ianoukovitch, ils ne sont pas plus de 2 000 ou 3 000 à observer la scène, des personnes âgées à la retraite misérable, des ouvriers au chômage, des badauds attirés par le bruit des vitres cassées. «Je suis de Simferopol, je suis arrivé dans le Donbass il y a dix ans pour trouver un emploi. Résultat, je suis mineur dans une kopanka, une mine illégale de charbon. L'Ukraine ne nous apporte rien de bon, explique Andreï, la trentaine, le visage tiré des travailleurs de force. Alors oui, je suis pour l'intégration de la Crimée et pour celle du Donbass dans la Russie.»
Hier, les prorusses avaient promis de mobiliser 50 000 personnes pour exiger la libération de Pavlo Goubarev, qui s’était autoproclamé gouverneur de la région et revendiquait le droit de voter pour un rattachement à la Russie, avant d’être arrêté le 6 mars. Mais le vent et la neige mouillée auront peut-être convaincu les habitants du Donbass de rester chez eux.
Tente. En fin de matinée, rendez-vous était donné sur la place Lénine, dans le centre de Donetsk, là même où un part