Au mur, il y a seulement les drapeaux russe et criméen, avec les mêmes couleurs horizontales (bleu-blanc-rouge), mais dans un autre ordre. «Je suis absolument convaincu que 80% des gens voteront pour la Russie», martelait samedi le Premier ministre de Crimée, Sergueï Aksenov, dans son bureau de Simferopol, la «capitale». C'est en fait un plébiscite pour le rattachement de la péninsule à la Russie auquel sont invités les habitants de Crimée.
Formellement, le référendum, dénoncé comme illégal par Kiev et la communauté internationale, proposait une alternative : rejoindre la Russie ou acquérir plus d'autonomie en restant au sein de l'Ukraine. Mais dans les faits, la question ne se posait pas vraiment, et les autorités locales ont abandonné le conditionnel bien avant le scrutin. Alors que techniquement les jeux n'étaient pas encore faits, il ne disait déjà plus «les Russes» mais «nos concitoyens» et «nous». La Douma (Chambre basse russe) ne légiférera que le 21 mars sur les conditions de rattachement d'une région séparatiste à la Russie, mais la Crimée n'envisage pas que le grand voisin puisse décider de simplement soutenir l'autonomie de la péninsule sans procéder à son annexion. «Si les gens déclarent ouvertement qu'ils veulent entrer dans la Russie, quelles raisons aurait cette dernière pour repousser ses concitoyens ?» s'interroge Aksenov. Cette certitude est fondée sur des promesses reçues par une délégation de députés de Crimée à