Les autorités de Simferopol l'avaient indiqué en amont : une fois les résultats officiels de la consultation publiés, elles adresseront une demande formelle de rattachement à la Russie. Au grand dam de Kiev qui, en quelques jours, a vu la Crimée lui échapper. Désapprouvé d'une seule voix par les Occidentaux, le référendum a été soutenu par Moscou, qui sait parfaitement exploiter les contradictions de ses adversaires : le précédent kosovar risque de leur coûter cher. «Le pays était aussi occupé, il y a eu un référendum, les Kosovars ont dit "on veut se détacher de la Serbie" contre la volonté de Belgrade, et tout le monde a applaudi», a fait remarquer Alexeï Pouchkov, président de la commission des affaires étrangères de la Douma, le Parlement russe.
Jusqu'à présent, le Kremlin s'en est officiellement tenu à la défense du droit des peuples à l'autodétermination. Il n'est nullement question d'ingérence : sur place, les hommes armés ne sont que «groupes d'autodéfense locaux», selon les termes employés par Vladimir Poutine. Pourtant, à Moscou, le devenir de la Crimée est étudié attentivement - ou même écrit par avance. Anticipant une victoire sans appel du «da» («oui») - la péninsule est majoritairement peuplée de Russes -, la Douma a prévu de voter vendredi un projet de loi permettant d'incorporer dans la Fédération de Russie un territoire étranger qui en manifesterait le souhait. A cette fin, le Premier ministre de Crimée, Sergueï Aksenov, a indiqué q