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Décryptage

Vladimir Poutine en position de force

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Malgré la menace de sanctions économiques, Moscou pousse ses pions face à l’Occident.
Vladimir Poutine le 3 mars au champ de tir de Kirillovsky, près de Leningrad, en compagnie de son ministre de la Défense Sergueï Choïgou (à gauche). (Photo Mikhaïl Klimentyev. AFP)
publié le 16 mars 2014 à 21h06

Le bras de fer entre les Occidentaux et la Russie sur l’Ukraine constitue la plus grave crise dans leurs relations depuis la fin de l’URSS, en 1991. Retour sur les enjeux de ce face-à-face.

Le référendum est-il illégal ?

C'est depuis le début la position de Washington comme des Européens. «Il s'agit d'une pseudo-consultation car elle n'est pas conforme au droit interne ukrainien et au droit international», répétait encore samedi François Hollande. Le Kremlin, lui, met en avant le précédent du Kosovo, province du sud de la Serbie peuplée en majorité d'Albanais de souche qui avait proclamé unilatéralement son indépendance en février 2008. «Au Kosovo, il y avait eu la répression serbe, des crimes massifs contre l'humanité et l'instauration en juin 1999 d'un protectorat international sous l'égide de l'ONU. Cela n'a rien à avoir avec la situation en Crimée», réplique Pierre Hassner, professeur émérite à Sciences-Po. La Cour internationale de justice de La Haye a estimé le 22 juillet 2010 que la déclaration d'indépendance du Kosovo n'était pas illégale tout en relevant qu'en raison de son caractère particulier, elle ne peut être un précédent. Mais surtout, le référendum en Crimée intervient après une occupation militaire de fait par la Russie.

Quelles seraient les conséquences d’une annexion ?

Les autorités prorusses de Crimée ont demandé leur rattachement à la Russie, qui dit y «réfléchi