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Histoire

Il ne naîtra plus d'Amir ni d'Alice en Arabie Saoudite

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Riyad a publié une liste d'une cinquantaine de prénoms «incompatibles avec la culture ou la religion du royaume».
Des septuplés saoudiens, en 1998. (AFP)
publié le 17 mars 2014 à 13h38

Quand le royaume saoudien fait un pas en avant – il vient d'interdire certains partis islamistes radicaux et les Frères musulmans –, il se dépêche d'en faire deux ou trois en arrière. C'est ainsi que le ministère de l'Intérieur vient d'interdire aux parents saoudiens de donner à leurs nouveau-nés une cinquantaine de prénoms «incompatibles avec la culture ou la religion du royaume» et qui étaient jusque-là très ou assez répandus dans «le pays des deux saintes mosquées».

Justification du département des affaires civiles : ces prénoms contreviennent à la culture et aux traditions religieuses, sont blasphématoires, d'origine étrangères, non arabes ou non islamiques ou tout simplement «inappropriés». On ne peut donc plus s'appeler Amir (chef, prince), pas davantage Alice ou Linda, qui ne sont pas des prénoms musulmans. Abdoul Nabi (esclave du prophète) et Abdoul Hussein (serviteur d'Hussein), communs chez les chiites, sont bannis des maternités, d'autant que dans l'orthodoxie sunnite ambiante, on ne peut être esclave que de Dieu.

Abdoul Nasser (le serviteur de Nasser) est soupçonné de faire référence au défunt président égyptien, pays avec lequel Riyad est à présent en guerre froide. Et Benyamin est supposé évoquer le Premier ministre israélien Netanyahou. Sumuw (grandeur), Malek (roi), Malika (reine) ou encore Ma