Dimanche, lors du référendum organisé dans la péninsule ukrainienne avec le soutien diplomatique et armé de Moscou, 96,77% des votants se sont dits favorables au rattachement à la Russie, avec une participation officielle de 86%, selon les résultats officiels
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Un taux élevé qui s’explique notamment par un système d’urnes mobiles apportées jusque chez les habitants. Alors qu’il n’y a pas eu de campagne d’opposition, que
[ le scrutin est illégal au regard du droit ukrainien et international ]
, qu’il n’y avait pas d’observateurs internationaux et que les forces russes sont omniprésentes, quel crédit donner à ce résultat?
Est-ce un scrutin démocratique ou «soviétique»?
Cette question n'a pas grand sens dans le contexte actuel. Le référendum a été préparé en deux semaines, dans un contexte de propagande prorusse hyperagressive. Le Premier ministre Sergueï Aksenov répétait inlassablement que la Russie allait l'emporter à 80% «selon son sentiment personnel». Dans les jours qui ont précédé le scrutin, les autorités parlaient déjà du rattachement comme d'un fait accompli. En revanche, on pouvait voir des panneaux proposant de choisir entre une Crimée aux couleurs de la Russie ou une Crimée frappée d'une croix gammée. Des drapeaux russes coiffaient les administrations centrales, la télévision russe, regardée par une écrasante partie de la population, déversait de la propagande en faveur de la réunification et contre les «fascistes» de Kiev qui n'auraient d'autre projet que d'agresser la Crimée.