Une douloureuse histoire de la guerre froide vient de connaître un nouveau rebondissement. La semaine dernière, pour la première fois, Sakie et Shigeru Yokota, les parents de Megumi, enlevée par des espions nord-coréens le 15 novembre 1977, ont rencontré en secret leurs petite et arrière-petite fille à Oulan-Bator, la capitale mongole. Entourés de diplomates nord-coréens et japonais, ils ont passé cinq jours avec Kim Eun-gyong, âgée de 26 ans, et sa fille de 10 mois, qui résident à Pyongyang. La jeune femme est l'enfant de Megumi Yokota et de Kim Young-nam, un Sud-Coréen également kidnappé dans les années 80. «Eun-gyong ressemble à Megumi quand elle était jeune, a raconté Sakie Yokota après cette rencontre inattendue. C'était un moment miraculeux qui m'a donné l'impression d'être dans un rêve. […] Le plus dur a été de se rencontrer en se demandant pourquoi Megumi, elle, n'était pas là.»
Megumi avait 13 ans quand elle a été enlevée. Elle revenait de son cours de badminton quand elle a disparu à Niigata, sur la côte d'Honshu ( Libération du 11 mars 2009). Depuis trente-six ans, ses parents ont multiplié les actions au Japon et à l'étranger, ballottés entre les rumeurs, les mensonges et les silences. L'histoire de Megumi est devenue une cause défendue au plus haut sommet de l'Etat. Un lourd contentieux entre Pyongyang et Tokyo, qui n'ont jama