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Libération

La Russie pourrait se faire souffler ses Mistral

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La livraison de deux navires de guerre achetés par Moscou pour 1,2 milliard d’euros embarrasse Paris.
publié le 18 mars 2014 à 20h56

Peut-on condamner le coup de force de la Russie en Crimée et, dans le même temps, lui livrer clé en main des équipements militaires de haute technologie ? Ce dilemme se pose avec une acuité et un embarras grandissants à Paris. En 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un contrat d’1,2 milliard d’euros avait été signé pour la fourniture à la Russie de deux navires porte-hélicoptères de type Mistral. A l’époque, ce deal avait fait tousser du côté des pays baltes et de la Pologne - des Etats qui ont vécu dans leur chair les effets du totalitarisme soviétique.

Aujourd'hui, la construction de l'un de ces deux BPC (bâtiments de projection et de commandement) sur les chantiers navals de Saint-Nazaire est terminée : le Vladivostok en est au stade des essais en mer et 400 marins russes sont attendus d'ici peu en Loire-Atlantique pour se familiariser avec le bateau. La construction du second -le bien nommé Sébastopol - est censée s'achever l'an prochain. Les deux BPC, qui seront armés par Moscou, intégreront la flotte russe du Pacifique.

Emplois. A moins que le contrat ne soit annulé sous la pression des événements. Interrogé à plusieurs reprises sur le sujet, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, explique qu'une telle hypothèse n'est pas encore d'actualité. Alors que Londres vient d'annoncer sa décision de suspendre toute forme de coopération militaire avec Moscou, Paris est gêné car l'annulation du contrat sur