Barack Obama avait promis de se servir de plus en plus de «son téléphone et son stylo» durant son second mandat : c'est exactement ce qu'il fait pour gérer la crise ukrainienne… avec les résultats que l'on peut voir sur le terrain.
Depuis trois semaines, le président américain enchaîne les coups de fil pour tout à la fois menacer Poutine et le convaincre d’en revenir à la diplomatie, tenter de l’isoler et de rassurer ses voisins. Obama a ainsi organisé une réunion des leaders du G7 à La Haye, la semaine prochaine, pour faire sentir à la Russie qu’elle n’est plus invitée à la table des grands de ce monde et que son comportement risque même de mettre fin au G8 qui l’incluait. Avec son stylo, le président américain a aussi signé deux premiers trains de sanctions contre quelques personnalités russes et ukrainiennes. Et d’autres vont suivre, promet la Maison Blanche.
«Raisonnable». Si la réponse des Etats-Unis au coup de force de Poutine est si mesurée, c'est pour surtout ne pas provoquer le Kremlin et ne pas l'inciter à poursuivre ses incursions plus loin en Ukraine, se justifie l'administration Obama : «Nous voulons la désescalade, plutôt que l'escalade», répètent ses officiels. Une fois encore, le président américain se veut «raisonnable»… au risque de paraître faible.
«Si la réaction américaine est si limitée, c'est aussi que ses moyens le sont, observe Simon Serfaty, professeur de relations internationale