Des milliers de Centrafricains musulmans sont pris au piège dans des enclaves à l’intérieur du pays, protégés tant bien que mal par la force française Sangaris ou les soldats africains de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) de la vindicte des milices anti-balakas. C’est le constat alarmant dressé par la section française de Médecins sans frontières (MSF) lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi à son siège parisien.
C'est, par exemple, le cas à Carnot, une localité de l'ouest, où les civils sont encerclés par des miliciens anti-balakas. «Dès qu'un homme tente de sortir de l'enclave, il risque de se faire tuer», dénonce Marie-Elisabeth Ingres, qui dirigeait jusqu'à ces derniers jours la mission de MSF en Centrafrique. «Le transfert des blessés ou malades hors de ces enclaves est impossible, car ils risquent de se faire exécuter à tout moment, s'indigne Delphine Chedorge, l'une des responsables des Urgences au sein de l'ONG. Nos équipes sont bloquées.» D'autres communautés musulmanes vivent le même calvaire dans la moitié ouest du pays: à Bossangoa, à Boda, à Bouar…
L'ONG, présente depuis de nombreuses années en Centrafrique, pointe l'inertie des autorités locales mais aussi celle de la communauté internationale face à cette situation dramatique. «Faut-il maintenir coûte que coûte les populations musulmanes assiégées dans ces localités ou doit-on les transférer ailleurs? Ce n'est pas à nous de décider et de r