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Libération

En Crimée, le spectre de l'escalade militaire

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Au lendemain de l'annexion de la péninsule par la Russie et de la mort d'un soldat ukrainien, Kiev et Moscou rivalisent d'ultimatums et de menaces de riposte.
Des soldats russes en patrouille près du quartier général de la marine ukrainienne à Simferopol, mardi 18 mars. (Photo FILIPPO MONTEFORTE. AFP)
publié le 19 mars 2014 à 11h55

La mort d’un premier soldat ukrainien, tué mardi en Crimée d’une balle en plein cœur, au premier jour de l’annexion de la péninsule par la Russie, a produit une onde de choc en Ukraine. A la suite de cet incident, survenu lors de la prise par les forces russes (toujours sans insignes ni épaulettes, selon les témoins) du centre photogrammétrique de la flotte ukrainienne basé à Simferopol, le commandement de l’armée ukrainienne à Kiev a autorisé ses soldats à utiliser leurs armes si leur vie était menacée.

«Utiliser nos armes, c'est la mort»

La situation va-t-elle dégénérer ? Pas nécessairement, assure le Kremlin, dont le porte-parole, Dmitri Peskov, a suggéré hier soir, lors d'un entretien avec la BBC, la plus simple des solutions : «Ils ont le choix, ils peuvent rejoindre l'armée de Crimée, devenue une partie de l'armée russe ; quant à ceux qui ne le veulent pas, ils sont libres de quitter le territoire de la Crimée.»

«Il n'en est pas question, nous restons», a répondu ce matin le nouveau ministre de la Défense, Igor Tenioukh, qui vient d'être chargé par le Premier ministre, Arseni Iatseniouk, de se rendre en Crimée pour trouver le moyen de mettre fin à l'escalade. Il va avoir fort à faire.

Les nouvelles autorités criméennes ont décidé que les biens de l'armée ukrainienne leur appartenaient désormais. Elles réclament immeubles et navires. La pression militaire comme psychologique s'est donc accrue sur les bases. Les ultimatums et la menace de riposte ont semé la panique dans les rangs des famill