«Mon cher Josef, et tous ceux qui auront le malheur d’hériter du foutoir que tu vas laisser derrière toi. Putain ! après toi, Josef, les 143,3 millions de citoyens russes auront à baver avant de se débarrasser de l’héritage soviétique et de rejoindre la communauté des nations.
Toi, Josef Djougachvili, tu es obsédé par la question de ta légende, quelle sera ta place dans l’histoire, quel héritage vas-tu léguer à ton peuple ?
Tu penses sans doute que tu es unique et sans pareil, que jamais le monde ne reverra un autre être de ta trempe. Si seulement tu pouvais avoir raison ! Mais hélas, tu n’as inspiré que trop de petits imitateurs, et la terreur que tu as répandue pendant toutes ces années ne s’effacera pas avec ta disparition. Ce serait trop espérer.
On pourrait imaginer que la nation russe, épuisée et exsangue, sera soulagée d’être enfin débarrassée du maître du Kremlin. Mais ce soulagement sera de courte durée, Josef, et cette peur que tu as installée dans le cœur de ton peuple ne sera pas si facile à déloger, elle s’y nichera durablement. Tu as habitué ce peuple à vivre sous la contrainte, à ne pouvoir s’exprimer, à dissimuler toujours le fond de sa pensée, à se méfier de son voisin, de son ombre.
La méfiance du monde entier deviendra une habitude si profonde, si enracinée, que même quand tous les autres pays qui se sont opposés dans des guerres meurtrières auront commencé à se réconcilier, à tenter de rechercher la paix en tournant le dos à un passé sanglant, ton héritage pè