Riposter à l'annexion de la Crimée par la Russie, certes, mais, au-delà du «slogan», selon le mot d'un diplomate, l'équation est infiniment plus complexe qu'il n'y paraît. Si l'isolement diplomatique du pouvoir russe a déjà commencé (David Cameron appelant même à exclure la Russie du G8), si des sanctions visant quelques personnalités impliquées dans la crise ukrainienne ont été décidées lundi (et vont sans doute être élargies au cours du sommet européen qui a débuté hier après midi), s'attaquer à l'économie russe afin d'affaiblir Vladimir Poutine est une autre paire de manches.
«Chandelle». Ces sanctions globales nécessitent un «calibrage fin», explique un diplomate européen : mal dosées, elles peuvent se retourner contre les Européens, et surtout pousser Moscou à la fuite en avant, c'est-à-dire à l'aventure militaire que personne n'exclut à ce stade. La première question à laquelle doit répondre l'Union est celle de l'objectif. «Les sanctions ont un double but, explique-t-on à l'Elysée. Punir ceux qui sont responsables de l'annexion de la Crimée et décourager le pouvoir russe d'aller plus loin.» Car, pour la Crimée, la messe est dite, même si les pays baltes, la Pologne ou la Suède ont encore du mal à s'y résoudre : «Il ne faut pas rêver, Poutine ne peut pas annuler le référendum», reconnaît un ministre.
Pour la suite, les sanctions «doivent être suffisamment douloureuses pour que le prési