Vladimir Poutine va-t-il s’arrêter au rattachement de la Crimée? L’est de l’Ukraine pourrait être la prochaine étape dans son entreprise de lutte contre l’influence européenne et de reconstitution d’une grande Russie. Mais les regards se tournent aussi de l’autre côté de l’Ukraine, vers un territoire gros comme la moitié de la Corse et beaucoup mentionné ces derniers jours du côté du Kremlin : la Transnistrie, située géographiquement en Europe mais de fait une enclave russe en Moldavie.
Mais où est donc la Transnistrie ?
Ce petit territoire au nom comme sorti du
Sceptre d’Ottokar
et au décorum tout soviétique est une étroite bande de terre coincée entre le fleuve Dniestr et la frontière ukrainienne, qui se fait appeler aussi «République moldave du Dniestr». Etat fantôme, la Transnistrie, 4 200 km
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et 500 000 habitants, s’est dotée des attributs d’un Etat : elle a sa propre monnaie (le rouble de Transnistrie), son hymne, son Soviet suprême, son drapeau avec faucille et marteau. La région est entièrement tournée vers la Russie, dont elle a fait partie pendant deux siècles. Les statues de Lénine et les portraits de Vladimir Poutine font partie du décor. Deux tiers des habitants sont russophones. La moitié d’entre eux se considèrent russe, les autres ukrainiens. Le troisième tiers sont des Moldaves, qui se sont retrouvés discriminés dans leur propre pays.
Guerre d'indépendance et référendum
En 1991, profitant de la dislocation de l'URSS, la Moldavie roumanophone a déclaré son indépendance. La Transnistrie, craignant