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Portrait

Le prince rouge Xi Jinping, un monarque absolu à Versailles

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Depuis quelques années, le président chinois, en visite pour trois jours en France, a concentré les pouvoirs en menant de front une purge politique et une campagne nationaliste.
Xi Jinping à La Haye, aux Pays-Bas, le 24 mars. (Photo Evert-Jan Daniels. AFP)
publié le 24 mars 2014 à 19h56

Le président chinois, Xi Jinping, qui arrive en France ce soir pour une visite d'Etat de trois jours, doit dîner en tête-à-tête avec François Hollande au château de Versailles. Le palais de Louis XIV sera on ne peut mieux seyant pour cet autoritaire «prince rouge» qui, depuis sa promotion en novembre 2012 à la direction du Parti communiste et à la tête de l'armée, puis au sommet de l'Etat en mars 2013, n'a eu cesse de concentrer davantage encore le pouvoir sur sa propre personne. Il a en effet dépouillé le Premier ministre, Li Keqiang, d'une partie de ses prérogatives ; créé et pris la direction d'une Commission de sécurité nationale coordonnant l'armée et les services secrets ; et préside même un nouveau «groupe dirigeant» gérant la censure sur Internet. Au point que beaucoup, en Chine, se demandent si la direction du pays est toujours bel et bien «collégiale».

Xi Jinping avait tenu à consacrer sa première visite officielle à l'étranger, l'an dernier, à la Russie. A Moscou, il aurait d'emblée déclaré à Vladimir Poutine : «Vous et moi avons des caractères très semblables», selon l'hebdomadaire The Economist. La communion d'esprit avec François Hollande, elle, s'arrêtera sans doute à l'attendue signature d'un gros contrat de vente d'Airbus, et à de denses échanges de satisfecit sur le cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques franco-chinoises.

«Mouches et Tigres». «Jamais depuis De