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Libération
Récit

Les insurgés syriens font une percée vers la Méditerranée

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Cette offensive dans le canton de Kassab, à la frontière turque, est le premier succès des rebelles après des mois de revers successifs.
Un soldat de l'Armée syrienne libre devant un mur où il est écrit «à bas l'Etat islamique en Irak et au Levant», à Alep, le 7 janvier. (Photo Jalal Alhalabi. Reuters)
publié le 25 mars 2014 à 19h51

Pour la première fois, les insurgés syriens ont atteint la Méditerranée. Une offensive qui leur a permis de s’emparer plusieurs bourgs et villages, dont le poste-frontière de Kassab, une localité arménienne adossée à la frontière turque et dont ils contrôlent désormais le point de passage.

Cette attaque dans le canton de Kassab, qui compte quelque 5 000 habitants, dont deux tiers d’Arméniens et un tiers d’alaouites (la confession du président syrien, Bachar al-Assad), leur permet aussi d’entrer dans la province de Lattaquié. C’est donc un revers pour le régime puisque celle-ci et la province voisine de Tartous sont les plus forts bastions du régime et le berceau de la famille Al-Assad, qui dirige le pays depuis près de quarante-cinq ans.

Complicité d'Ankara et chars saoudiens

Kassab est l'une des très rares localités arméniennes à avoir échappé au génocide organisé par le pouvoir turc (d'avril 1915 à juillet 1916). Elle est l'un des deux derniers points de passage officiels avec la Turquie encore aux mains du régime. C'est la seule ville aussi de l'ancien Empire ottoman à être située hors des frontières de l'actuelle Turquie. Apparemment, ce sont les rebelles du Front al-Nusra, la branche syrienne d'Al-Qaeda, qui ont mené les opérations à partir de la Turquie, donc avec la complicité d'Ankara. Cette fois, selon des informations de Libération, les insurgés ont semble-t-il bénéficié de l'appui de quelques chars, fournis probablement par l'Arabie Saoudite, ce qui serait un autre tournant dans cette guerre. Ce