Pour la première fois, les insurgés syriens ont atteint la Méditerranée. Une offensive qui leur a permis de s’emparer plusieurs bourgs et villages, dont le poste-frontière de Kassab, une localité arménienne adossée à la frontière turque et dont ils contrôlent désormais le point de passage.
Cette attaque dans le canton de Kassab, qui compte quelque 5 000 habitants, dont deux tiers d’Arméniens et un tiers d’alaouites (la confession du président syrien, Bachar al-Assad), leur permet aussi d’entrer dans la province de Lattaquié. C’est donc un revers pour le régime puisque celle-ci et la province voisine de Tartous sont les plus forts bastions du régime et le berceau de la famille Al-Assad, qui dirige le pays depuis près de quarante-cinq ans.
Complicité d'Ankara et chars saoudiens
Kassab est l'une des très rares localités arméniennes à avoir échappé au génocide organisé par le pouvoir turc (d'avril 1915 à juillet 1916). Elle est l'un des deux derniers points de passage officiels avec la Turquie encore aux mains du régime. C'est la seule ville aussi de l'ancien Empire ottoman à être située hors des frontières de l'actuelle Turquie. Apparemment, ce sont les rebelles du Front al-Nusra, la branche syrienne d'Al-Qaeda, qui ont mené les opérations à partir de la Turquie, donc avec la complicité d'Ankara. Cette fois, selon des informations de Libération, les insurgés ont semble-t-il bénéficié de l'appui de quelques chars, fournis probablement par l'Arabie Saoudite, ce qui serait un autre tournant dans cette guerre. Ce