Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a lancé jeudi une enquête sur les crimes de guerre qui auraient été commis par l'armée sri-lankaise et la guérilla tamoule lors du conflit entre 2002 et 2009. Après près de deux heures de vifs débats, le Conseil a voté en faveur d'une résolution demandant au Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme «d'entreprendre une enquête exhaustive sur les allégations d'abus et de violations des droits de l'homme (...) commis par les deux parties au Sri Lanka durant la période couverte par la Commission sur les leçons apprises et la réconciliation», soit entre 2002 et 2009.
La résolution, soutenue par les Etats-Unis et l'Union européenne, a été fortement décriée par le Sri Lanka (qui n'est pas un des 47 Etats membres du Conseil), le Pakistan, la Chine, Cuba, le Venezuela et la Russie. Elle a finalement été adoptée avec 23 votes pour, 12 contre, et 12 abstentions dont l'Inde. A l'issue du vote, le président du Sri Lanka a déclaré qu'il rejetait la décision du Conseil. «Cette résolution ne fait que nuire à nos efforts de réconciliation», a dit à l'AFP le président sri-lankais, Mahinda Rajapakse. «Je ne suis pourtant pas découragé. Nous allons poursuivre le processus de réconciliation que j'ai lancé», a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique.
La résolution souligne que la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, a récemment insisté sur «la nécessité d'un mécanisme d'enquête internationale