Onze personnes, dont une femme enceinte et ses deux filles, ont été tuées dans la nuit de jeudi à vendredi à Bangui, lors d’une attaque à la grenade dans le quartier Fatima, selon le gouvernement. Des habitants de ce secteur (PK5), à cheval sur une des dernières enclaves musulmanes de la capitale centrafricaine, ont été pris pour cible alors qu’ils assistaient à une veillée mortuaire. Cette attaque a également fait une vingtaine de blessés, transportés à l’hôpital communautaire. Nestor, assis sur sa chaise, se souvient des deux grenades qui ont explosé non loin de lui, mais aussi des interminables rafales de kalachnikov qui ont retenti vers minuit. Sur son torse, les pansements cachent autant de blessures d’éclats.
Ces mêmes explosions ont tiré de son sommeil le chef du quartier, Thomas Longue. «Je me suis réveillé en sursaut avec les détonations et les tirs. Ensuite, j'ai entendu des pleurs. Il faisait trop noir pour que je sorte, je ne savais pas si les malfrats étaient toujours dans la concession. J'ai attendu plusieurs heures avant de sortir de chez moi», raconte-t-il en marchant jusqu'au lieu précis des explosions, où des nattes ensanglantées sont empilées au sol.
Rumeurs. «Regardez ce mur, regardez bien ces impacts de tirs», insiste un des jeunes massés dans la concession visée. Dans ce quartier, la tension est forte. Entre rumeurs et amalgames, il est difficile de déterminer l'origine des assaillants. Certains accu