Un appel de Vladimir Poutine a suffi, vendredi, pour que Barack Obama dépêche son secrétaire d’Etat, John Kerry, à Paris, afin de reprendre langue avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, hier soir.
La présidence Obama, sans cesse accusée de «désengagement», si ce n'est de faiblesse, tente de jouer dans la crise ukrainienne un rôle de «leader», volant ainsi la vedette aux Européens et rappelant étrangement la position américaine durant la guerre froide. «Il n'est certainement pas idéal de voir les Américains jouer ce rôle, observe Mark Galeotti, spécialiste de la Russie à la New York University, mais les Européens n'ont pas été capables jusqu'à présent de s'entendre sur une position commune. Si l'administration Obama se met en avant, c'est aussi parce qu'il y a un vide.»
Impuissant. John Kerry s'est précipité à Paris ce week-end (après une visite en Arabie Saoudite, il était censé rentrer à Washington quand son avion a changé de cap), alors même que les positions russes restent très menaçantes pour Kiev. Dans une interview à la télévision nationale ce week-end, Sergueï Lavrov a plaidé pour la transformation de l'Ukraine en «fédération» et a demandé qu'elle inscrive dans sa Constitution un statut de «non alignée», excluant définitivement toute adhésion à l'Otan. Non content d'avoir démembré son voisin en s'emparant de la Crimée, Moscou prétend ainsi lui dicter son organisation et sa pol