Il délivre son analyse de l'actualité dans un style que l'on croirait échappé d'un film. La gestuelle marquée, le regard ironique, Dmitri Kisselev est l'un des visages les plus connus de la télévision russe. Dans ses Nouvelles de la semaine, il sollicite la complicité d'un spectateur qui n'a d'autre choix que d'adhérer à son propos, faute d'observations discordantes. Seul à l'antenne, l'orateur distille ses commentaires goguenards qui amusent ou exaspèrent les réseaux sociaux. Lorsque la situation des médias en Russie s'invite dans une conversation, son nom revient systématiquement.
Coutumier des partis pris grossiers, le présentateur est considéré par beaucoup de Russes qui s'informent sur Internet comme le grand propagandiste de la télévision. Le souci d'équilibre n'est pas sa préoccupation cardinale : l'homme s'en prend aux Etats-Unis avec une gourmandise à peine dissimulée et discrédite sans nuances l'opposition politique. Kisselev est également connu pour ses propos à l'égard des homosexuels, estimant nécessaire de «brûler leur cœur en cas d'accident», - car ils seraient «inaptes» au don d'organes.
Sa couverture méchamment orientée de la situation politique ukrainienne lui vaut de figurer sur la liste des personnalités russes sanctionnées par l'Union européenne. Depuis le débutde la contestation, les troubles ukrainiens sont assidûment commentés dans son émission. Sa lecture des événements encourage les amalgames. Les manifestants pro-UE seraien