Actualisation: Lundi matin, l'ambassadeur français à Kigali, Michel Flesch, a indiqué avoir été déclaré persona non grata par les autorités rwandaises en vue des commémorations du génocide. Il ne pourra donc comme prévu y remplacer la garde des Sceaux française, Christiane Taubira, dont le déplacement avait été annulé.
Paris n'a rien vu venir. La semaine dernière, François Hollande s'était brièvement entretenu avec son homologue rwandais à Bruxelles, en marge du sommet réunissant les dirigeants européens et africains. «L'ambiance était au beau fixe», dit un témoin. La participation de la garde des Sceaux Christiane Taubira aux commémorations du vingtième anniversaire du génocide à Kigali semblait appréciée par les autorités locales. «Elle est l'une des dirigeantes françaises les mieux perçues par les Rwandais, souligne un responsable à Paris. Chaque année, Taubira participait aux commémorations organisées en France par les associations.» Mais son déplacement d'aujourd'hui a été annulé par le gouvernement français.
Le coup est d'autant plus rude pour la garde des Sceaux que, dans son entretien à Libération, Paul Kagame stigmatise les lenteurs de la justice française face aux génocidaires présumés réfugiés sur son sol (lire ci-contre). Pourtant, assure un proche de François Hollande, Paris met les bouchées doubles : «Les autorités de Kigali ont connaissance des nombreux dossiers sur lesquels travaille actuellement le pôle génocide