C'est une victoire triomphale dont rêveraient bien des dirigeants européens. Sans un rival pour lui faire de l'ombre, ni à droite ni à gauche, le Premier ministre, Viktor Orbán, raflerait, pour la deuxième fois consécutive, la majorité des deux tiers des sièges au Parlement. «Nous sommes le pays le plus uni d'Europe», lançait dimanche soir le politicien de 50 ans.
Certes, son triomphe s'explique en partie par la transformation totale du système électoral en faveur de son propre parti, le Fidesz, droite populiste et nationaliste. Redécoupage au scalpel des circonscriptions pour isoler les votes de gauche, et un seul tour au lieu de deux, comme au Royaume-Uni : pour gagner, il suffit d'être en première position, pas besoin d'avoir 50%. Le Fidesz y a ajouté la règle inédite dans les démocraties européennes de super-prime au parti arrivant en tête. Selon plusieurs chercheurs, celui d'Orbán aurait gagné toutes les élections passées avec ces outils. «L'ampleur de la victoire de la droite n'est pas due à la volonté des électeurs mais au façonnage électoral auquel elle s'est livrée», analyse le politologue Gabor Török sur son blog, tout en notant cependant que «la victoire du Fidesz est indéniable».
«Modèle». Viktor Orbán reste en effet le politicien le plus populaire du pays et un leader charismatique pour l'électorat de droite. «Avec le talent d'orateur qu'il a, et la carrière qu'il a faite, beaucoup devraient le p