Le procès d’un officier accusé d’avoir abattu un journaliste à un barrage s’est ouvert lundi à Bagdad, fait rare dans un pays classé en première place sur la liste de l’indice de l’impunité du Comité de protection des journalistes (CPJ). Mohammed Bidaiwi, chef du bureau à Bagdad de Radio Free Iraq, a été abattu le 22 mars par le lieutenant Ahmed Braiyim, après une dispute à un point de contrôle alors qu’il se rendait à son bureau.
A l'ouverture du procès, son épouse, Rafaa Jaafar, en larmes, a réclamé une «punition juste» et dénoncé la «futilité» du motif ayant conduit au meurtre. La dispute entre l'officier membre des peshmergas, forces kurdes chargées de garder un complexe présidentiel dans lequel se trouvent les bureaux de Radio Free Iraq, a éclaté lorsqu'un autre officier kurde a entrepris de dépasser une file d'attente.
Mohammed Bidaiwi, qui patientait au volant de son véhicule pour passer le barrage, a alors protesté. «Lorsque la victime a réalisé que la personne tentant de doubler la file d'attente était un militaire, elle s'est excusée», a affirmé Wissam Jawaz Zair, le garde du corps d'un député résidant à proximité et qui a été témoin de la scène. «Mais un officier et un autre soldat ont battu le journaliste», a-t-il ajouté précisant que c'est à ce moment-là que d'autres peshmergas, dont Ahmed Braiyim, sont intervenus. «Nous avons essayé de les en empêcher», a affirmé Wissam Jawaz Zair, ajoutant que «le lieutenant Ahmed