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Les «Mères de Srebrenica» réclament justice aux Pays-Bas

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Près de vingt ans après le massacre de Srebrenica, où 8 000 hommes ont été tués, leurs veuves et mères ont de nouveau accusé, lundi, les Pays-Bas d'être responsables du génocide.
Des «Mères de Srebrenica» à La Haye, le 7 avril 2014. (Photo Koen van Weel. AFP)
par AFP
publié le 7 avril 2014 à 12h30
(mis à jour le 7 avril 2014 à 14h22)

Les veuves et mères des victimes du massacre de Srebrenica, en 1995, ont accusé lundi les Pays-Bas d'être civilement responsables de la mort de leurs proches, assurant devant le tribunal de La Haye que les soldats néerlandais présents sur place auraient dû les protéger. «Ils n'ont pas empêché le meurtre de milliers de civils», a déclaré Marco Gerritsen, avocat des plaignantes, lors de sa plaidoirie devant le tribunal de La Haye. Une dizaine de «Mères de Srebrenica» étaient présentes dans la salle d'audience.

L’État néerlandais nie toute responsabilité, soutenant notamment que ses soldats étaient sous les ordres de l’ONU. L’enclave de Srebrenica était placée sous la protection de l’ONU lors de sa prise par les forces serbes de Bosnie en juillet 1995. Mais, faiblement armés et peu nombreux, les Casques bleus néerlandais n’avaient pas résisté. Les forces serbes de Bosnie sous le commandement du général Ratko Mladic avaient alors tué près de 8 000 hommes et garçons musulmans dans ce qui est considéré comme le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

«La protection des civils est un principe qui devait passer avant tout», a soutenu Marco Gerritsen, reprochant à l'Etat néerlandais de se retrancher derrière l'excuse selon laquelle les soldats néerlandais ne pouvaient utiliser leurs armes que pour se défendre : «La légitime défense a une définition plus large que ce que l'Etat veut l'admettre […], la protection des civils est un principe qui dev