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Libération

Les Nord-Coréens accros à leurs smartphones verrouillés

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publié le 7 avril 2014 à 20h06

«Quand je suis dans un café entourée de jeunes avec leurs smartphones customisés, j'ai tendance à oublier que je suis à Pyongyang et non à Séoul», s'amuse Jean Lee, correspondante de l'agence AP en Corée du Nord, seul média étranger à y avoir un bureau. Ces dernières années, le nombre de téléphones portables a explosé dans le pays le plus fermé de la planète et ceux-ci ne sont plus réservés à l'élite, indique un récent rapport d'un journaliste sud-coréen publié par l'université américaine Johns-Hopkins. L'entreprise égyptienne Orascom, l'unique opérateur du réseau 3G lancé en 2008, revendique 2 millions d'abonnés, soit près de 10% de la population. Très en vogue, notamment parmi les jeunes, les téléphones sont en partie devenus un signe extérieur de richesse, puisque même les modèles les plus basiques restent très chers, estime Yonho Kim, l'auteur du rapport. Pour Jean Lee, la situation rappelle celle des pays développés dans les années 90 : «Quand les premiers portables sont sortis, ils étaient très convoités mais très chers. On les acquérait soit pour le prestige, soit pour des raisons professionnelles. C'est ce qui se passe en ce moment en Corée du Nord.»

En dehors de la capitale et des grandes villes, le portable est aussi devenu indispensable aux agriculteurs et aux commerçants. Il leur a permis d'accélérer les transactions sur les marchés, de réaliser des profits et de s'accorder sur les tarifs, contribuant ainsi à une stabilisation des prix dans tout