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Libération

Au Japon, le syndicat du crime cyber-racole

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publié le 8 avril 2014 à 19h46

En ligne, mais pas vraiment en phase avec l'époque. A l'heure des tweets frénétiques et de l'explosion des réseaux sociaux, l'initiative peut faire rire. Dans une mise en scène qui renvoie au début du Web, le clan Yamaguchi, plus puissant syndicat du crime nippon, vient de lancer son site pour vanter ses activités et peut-être enrayer la crise des vocations. Sur sa page d'accueil, le clan ne cache pas son «amateurisme», son «manque d'expérience», et l'apparence «disgracieuse» de son contenu en ligne. Mais, pour lui, l'essentiel est dans le message : «Bannir les drogues et purifier la nation», tout en se recommandant d'un «esprit chevaleresque» et d'un besoin «d'ordre» pour «protéger la jeunesse» et défendre la «patrie».

Avec des mélodies qui ont tout de bluettes, et sur fond d'images de cerisiers en fleur, de tori (portails traditionnels) et des vues du mont Fuji et de Kobe (où le Yamaguchi-gumi a son QG), le clan a mis en ligne des vidéos de ses boss et de ses actions «humanitaires». On y voit ainsi l'actuel kumicho, le parrain suprême au crâne rasé et à la fine moustache, Kenichi Shinoda (alias Shinobu Tsukasa), se rendant en pèlerinage nocturne au temple. Puis apparaissent deux hommes qui fabriquent des mochis, des gâteaux de riz gluant. Suivent des galeries de photos où de gros bras nettoient des rivièr