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Libération

Au Québec, la déroute des souverainistes

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Législatives. La Première ministre jette l’éponge après la lourde défaite, lundi, du Parti québécois.
publié le 8 avril 2014 à 19h46

Longtemps surnommée la «dame de béton», Pauline Marois a survécu, en plus de trente ans de carrière, à de nombreux revers, tentatives de putsch, et même à un attentat, lors de son arrivée à la tête du gouvernement, en septembre 2012. Mais la première femme Premier ministre du Québec n'aura pas résisté à la vague libérale qui a balayé la province francophone, lundi, emportant son propre siège et infligeant à son parti sa pire défaite électorale depuis 1970. La portée de la déroute des souverainistes fait consensus chez les analystes. Ainsi, non seulement le Parti québécois (PQ) a-t-il récolté 25% des suffrages, le pire score de son histoire, mais il a perdu l'appui des jeunes et de régions qui lui étaient historiquement favorables.

Déraillement. Une humiliation complète pour Pauline Marois qui, il y a cinq semaines, avait déclenché des élections législatives anticipées dans l'espoir d'asseoir sa majorité. Face à une opposition en manque de charisme, tous les rêves étaient permis. Mais la campagne de ce parti favorable aux syndicats a lentement déraillé avec l'arrivée, parmi les candidats recrutés pour les législatives, du magnat des médias Pierre Karl Péladeau. Réputé pour sa gestion impitoyable des affaires, le milliardaire, fervent indépendantiste, a remis la souveraineté au cœur de la campagne. Pauline Marois a enfoncé le clou en se laissant aller à débattre, devant les journalistes, de la monnaie et des passeports d'un Québec