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analyse

Ukraine : Moscou prépare l’acte II

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Poutine fait pression pour une fédéralisation du pays afin de sécuriser les régions prorusses. Tout en se tenant prêt à intervenir militairement.
Dimanche 6 avril à Donetsk, des militants prorusses défiaient le pouvoir ukrainien. (Photo Mikhail Maslovsky. Reuters)
publié le 8 avril 2014 à 19h06

Dans les médias officiels russes, ces derniers jours, deux thèmes dominent : la nécessité d'une intervention militaire russe en Ukraine de l'Est si le sang commence à couler, et l'impératif, non moins catégorique, d'une fédéralisation de l'Ukraine pour sa propre survie. Le rôle assumé de la télévision russe est de former l'opinion «juste» au sein de la population, c'est-à-dire d'assurer un soutien sans faille au pouvoir.

Si Kiev décide de réprimer le désir du peuple ukrainien prorusse à décider de son destin (se tourner vers la Russie), «il y aura des fleuves de sang, un massacre massif dans les régions de l'Est», prévient l'économiste de la Haute Ecole d'économie, Léonid Poliakov, à l'antenne de Rossiya24, au moment où les régions de Donetsk et de Kharkiv se proclamaient en républiques indépendantes, lundi soir. Et de conclure : «S'il faut en voyer des forces de pacification, nous le ferons.»

Frères en danger. Même si le Kremlin ne demande pas vraiment l'avis des Russes pour prendre ses décisions, le soutien populaire est essentiel à la politique de Vladimir Poutine. C'est pourquoi l'opinion est généralement «préparée» aux scénarios à venir. S'il est périlleux d'anticiper et de tenter de prédire quel sera le prochain coup du président russe - comme ce fut le cas de l'annexion de la Crimée à laquelle personne n'avait voulu croire jusqu'au dernier moment -, les termes distillés à la télévision, v