«Ma première réaction a été : "C'est une blague !"» se marre Alexis Tsipras, attablé dans un café parisien. Le jour où le Parti de la gauche européenne (PGE) lui a offert d'être son candidat à la tête de la Commission de Bruxelles, le trublion de la scène politique grecque a été pris de court : «Comment un leader de la gauche radicale peut-il s'imaginer dans le fauteuil de José Manuel Barroso ?» Jusque-là, le président de Syriza n'œuvrait qu'à la conquête de la Villa Maximos, le Matignon grec. Et il en est très, très près, les sondages mettant son parti en tête, devant les conservateurs au pouvoir. Alors, un destin européen…
L'offre est venue de Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF. Elle a mûri quelques semaines dans le cerveau de Tsipras, avant que l'enfant prodige de la gauche grecque s'y rallie et tope là. «J'ai compris que cela pouvait créer une dynamique, donner à l'ensemble de la gauche européenne l'image d'un acteur crédible et prêt à gouverner», explique-t-il. Mi-décembre, au congrès du PGE à Madrid, 84% de ses camarades l'ont plébiscité comme porte-drapeau aux prochaines élections européennes. Aujourd'hui à Bruxelles, se déroule une étape phare de sa campagne. Lors d'une conférence sur les alternatives à la dette et à l'austérité, Tsipras plaidera en faveur d'un «nouveau plan Marshall» et d'une remise de dette pour les pays les plus asphyxiés.
Alexis Tsipras est une aubaine, un gri-gri, une patte de lapin pour toutes les gauches rad