«Nous continuons notre chemin. Ce n'est pas un vote au Parlement espagnol qui va stopper la volonté du peuple de Catalogne.» Artur Mas, le président nationaliste de cette riche région en ébullition, avait certainement cette déclaration en tête depuis un bon bout de temps. Elu à la tête de la Generalitat (l'exécutif de Catalogne) en 2010 en faisant la promesse de convoquer un référendum d'autodétermination, il savait que jamais les députés espagnols ne donneraient à la Catalogne l'autorisation d'organiser une telle consultation. Sans surprise, mardi, 86% des parlementaires siégeant à Madrid ont opposé un non sans concession à sa requête. Pour l'immense majorité, il s'agit des députés des principales formations nationales, le Parti populaire de Mariano Rajoy et l'opposition socialiste emmenée par Alfredo Rubalcaba.
Volonté. Le but de cette manœuvre catalane n'était autre que la mise en scène de leur volonté solennelle de «s'émanciper de l'Etat espagnol et d'assumer [leur] destin propre». Un peu à la manière du nationaliste basque Juan José Ibarretxe qui, en janvier 2005, avait essuyé un cinglant refus de la part des Cortés - la Chambre des députés à Madrid - puisque, par 313 voix contre 29, ceux-ci s'étaient opposés à la tenue d'un référendum au Pays basque. Aujourd'hui, le Catalan Artur Mas poursuit la même stratégie, mais avec une différence de taille : à l'époque, le non madrilène avait stoppé net l'initiative