Comment le Premier Commando de la capitale (PCC), un gang né dans une prison, a-t-il pu devenir, en vingt ans, la principale organisation criminelle du Brésil ? Il contrôle aujourd’hui le gros du trafic de drogue dans le pays ainsi que la quasi-totalité des prisons de l’Etat de São Paulo, où s’entassent 190 000 détenus. Le gang est également capable de paralyser la plus grande ville d’Amérique latine, comme lors de son offensive contre les forces de l’ordre il y a huit ans.
La question est à nouveau posée depuis que l'incroyable plan d'évasion de quatre «bandidos» du PCC, dont son chef Marco Willians Herbas Camacho, dit «Marcola», a été révélé fin février. Deux hélicoptères devaient livrer l'assaut au pénitencier où ils étaient incarcérés pour les exfiltrer avant de les conduire au Paraguay à bord d'un avion privé. Depuis le 10 mars, Marcola et ses lieutenants sont désormais isolés - pour deux mois - dans une prison spéciale. Ils ne peuvent recevoir de visites ni quitter leur cellule plus de deux heures par jour.
La police est en état d'alerte : il y a quelques mois, le gang avait menacé le Brésil, pays organisateur de la Coupe du monde de football qui s'ouvre le 12 juin, d'un «Mondial de la terreur» en cas d'isolement de son chef.
L’arme du PCC ? Le téléphone portable, qui entre sous le manteau dans les prisons. En un coup de fil, Marcola peut ordonner des mutineries dans les prisons, des attentats contre la police ou commander de la drogue dans les pays vois