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A Caracas, après le poing, le gouvernement tend la main

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Les leaders de l’opposition modérée ont été reçus par le président Maduro. Une première au bout de deux mois de protestation et de répression violentes.
L'opposant Henrique Capriles a été invité jeudi par le président Nicolas Maduro au palais de Miraflores, à Caracas. (Photo Juan Barreto. AFP)
publié le 11 avril 2014 à 19h26

Tout un symbole et une première depuis le début de la révolution chaviste il y a quinze ans. Jeudi soir, le leader de l'opposition vénézuélienne Henrique Capriles, deux fois candidat malheureux à la présidence sous l'étiquette de la Mesa de la Unidad Democrática (MUD, une coalition hétéroclite de l'opposition), a été reçu au palais de Miraflores, l'Elysée local, par le président Nicolás Maduro. Une vingtaine d'autres opposants étaient également conviés à ce premier round d'échanges destiné à trouver une sortie à deux longs mois de protestations antigouvernementales musclées. Ils ont notamment proposé un «agenda de dialogue» à l'administration bolivarienne. Les contacts entre les deux camps ont pu se nouer grâce à la médiation des pays de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), au Vatican et aux voisins équatorien, colombien et brésilien.

Barricades. La MUD, jusqu'à présent très réservée sur la contestation en cours, semble vouloir calmer le jeu et s'inscrire dans le long terme. Après avoir soufflé le chaud et le froid durant le premier mois de manifestations de rue, Henrique Capriles a clairement dénoncé les barricades début mars et condamné la stratégie jusqu'au-boutiste des opposants les plus virulents. Pour faire bonne mesure, le gouverneur de l'Etat de Miranda (voisin de la capitale, Caracas) publiait un communiqué de temps en temps pour s'insurger contre un gouvernement qui traite tout dissident de «fasciste».