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Erdogan se heurte à la Cour constitutionnelle

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Turquie. Les juges ont en partie annulé la réforme judiciaire du gouvernement islamo-conservateur.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan le 8 avril à Ankara. (Photo Adem Altan. AFP)
publié le 11 avril 2014 à 18h46

La Cour constitutionnelle turque a une nouvelle fois défié le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, en annulant, vendredi, une partie de sa réforme judiciaire destinée à renforcer son contrôle sur les magistrats. Une semaine après avoir ordonné la fin du blocage de Twitter par le gouvernement, la plus haute instance judiciaire du pays, saisie par un député de l’opposition, a déclaré contraire à la Constitution les nouveaux pouvoirs octroyés au ministre de la Justice sur le Haut Conseil des juges et procureurs (HSYK), en charge notamment des nominations de juges.

Complot. «La Cour constitutionnelle s'affiche désormais en contre-pouvoir du régime», s'est félicité le vice-président du Parti républicain du peuple (CHP, opposition), Sezgin Tanrikulu. «Cet arrêt dit qu'il ne peut y avoir de loi qui contredise l'indépendance et la neutralité des juges et des procureurs», a de son côté renchéri le président de l'association des barreaux de Turquie, Metin Feyzioglu.

Le gouvernement islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002, avait déposé ce projet de loi après la révélation mi-décembre d’un scandale de corruption sans précédent visant des dizaines de proches du régime, et Erdogan lui-même. L’opposition avait crié au scandale et dénoncé la volonté du pouvoir de reprendre en main la justice pour étouffer ces accusations.

Le Premier ministre avait également ordonné une vague de purges dans la police et la justice, accusées d'être m