L’est de l’Ukraine, devenu ces dernières semaines le cœur du conflit ukrainien, et par conséquent la nouvelle pomme de discorde entre l’Occident et la Russie, matérialise les liens d’interdépendance industrielle et économique entre l’Ukraine et la Russie, hérités de la période soviétique et qui rendent impossible un divorce à l’amiable.
La région abrite l'industrie lourde ukrainienne, qui repose encore largement sur le marché militaire et dont le principal débouché reste la Russie (qui représente un tiers des exportations). «Aujourd'hui, les usines ukrainiennes assurent la maintenance et la réparation de missiles stratégiques de la force de frappe russe, construisent des moteurs d'avions ou d'hélicoptères et des turbines de navires, ainsi qu'une multitude de composants divers. Si une solution n'est pas trouvée, Moscou perdra un fournisseur important. Mais l'Ukraine perdra, elle, son principal débouché industriel», explique Pierre Lorrain, chercheur à l'Institut d'histoire sociale à Nanterre, sur le site Atlantico.
Epuisement. «Contrairement à un mythe répandu, allègrement réactivé aujourd'hui par la Russie et ses partisans pour attiser les tensions entre l'Est et l'Ouest et donner l'illusion d'une possible autosuffisance, le Donbass ne nourrit pas le reste du pays», rappelle de son côté Volodymyr Omelchenko, directeur des recherches énergétiques au centre Razumkov de Kiev. Il est vrai que la production de la zone représen