La Françafrique n'est plus ce qu'elle était ! Le temps où l'ancienne puissance coloniale contrôlait étroitement le «pré carré» francophone sur le continent noir est bien révolu. Aujourd'hui, ce sont les Africains qui, forts de taux de croissance à faire pâlir d'envie la Vieille Europe, dictent leur tempo. C'est ce que souligne Antoine Glaser, observateur avisé des turpitudes franco-africaines. «Tous ces leaders africains qui laissent croire à la France qu'elle est encore une puissance majeure sur leur continent la considèrent pourtant avec la condescendance du "qui paie commande"», écrit-il en préambule.
Glaser cite notamment le cas du Gabon, emblématique de l’ex-Françafrique à l’époque d’Omar Bongo, l’ancien président coopté par la France dès l’indépendance et décédé en juin 2009. Son successeur, son fils Ali Bongo, n’a certes pas rompu avec Paris, mais il lorgne ostensiblement les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Et si les groupes français majeurs (Total, Veolia, Bolloré) sont toujours présents au Gabon, c’est l’américain Bechtel qui dirige l’Agence nationale des grands travaux, tandis que les groupes russes Gazprom et Lukoil font antichambre au palais présidentiel pour décrocher des permis d’exploitation.
Antoine Glaser passe également au scalpel la Côte-d'Ivoire, le Niger, le Sénégal ou encore la Guinée (Conakry). L'occasion de raconter comment les Africains parviennent à imposer leurs desiderata à l'ancien «patron». A Dakar, c'est l'ancien président Abdoulaye Wa