Menu
Libération

Coupable Occident, forcément coupable

Article réservé aux abonnés
publié le 15 avril 2014 à 18h06

Cela s'entend, et même beaucoup. «Oui», entend-on, le président rwandais a raison. La France a eu, oui, un «rôle direct» dans la préparation du génocide des Tutsis. Elle a même «participé à son exécution» et, «non», ce n'est pas Vladimir Poutine qui est responsable de la crise ukrainienne mais l'Union européenne qui est allée «encourager quelques aventuriers à vouloir à tout prix s'en prendre aux Russes».

Bon… chacun est libre. On peut aussi soutenir que la Terre est plate ou Barack Obama musulman mais, question, pourquoi, en vertu de quoi, tant de gens qui ne sont pas analphabètes, tant de Français qui ne sont, a priori, pas demeurés ont-ils pu dire ou penser tant d’inepties en une seule semaine ?

Car enfin, commençons par l'Ukraine. A tort ou à raison mais c'est un fait, ce pays en était venu à considérer, unanimement ou presque, que son intérêt était de conclure un partenariat économique avec l'Union européenne. C'était, bien sûr, l'avis des «pro-européens», de ceux des Ukrainiens qui rêvent de pouvoir, un jour, entrer dans l'Union, mais c'était également devenu l'option de Viktor Ianoukovitch, président en exercice et chef de file du Parti des régions, la formation politique la plus proche de la Russie et dont la base électorale est en Ukraine orientale.

Fût-ce à terme, ce partenariat n’impliquait pas l’ouverture de négociations visant à ouvrir les portes de l’Union à ce pays plus vaste que la France car l’état économique et politique de