Avec ses 65 000 habitants, Khartsyzk fait presque figure de petite ville dans le Donbass. D'où qu'on vienne, il faut traverser des prairies en friche pour y accéder. C'est peut-être ce qui donne cette impression d'être coupé du monde, dans une région où l'unique paysage consiste en des cheminées d'usines. L'hôtel de ville de Khartsyzk a été pris dimanche par les pro-Russes. «Il est protégé, pas occupé», corrige un adolescent. Deux enceintes posées devant le bâtiment crachent les tubes d'Abba tandis que quelques pneus servent de barricade symbolique.
Fait unique, le drapeau ukrainien côtoie celui de la «République de Donetsk». «Nous sommes toujours en territoire ukrainien. Ça ne sert à rien de rendre les gens nerveux», explique Dimitri Klimienko, un économiste de 33 ans qui se présente comme le «coordinateur de la République de Donetsk» à Khartsyzk. Ici, à la différence de Donetsk ou Sloviansk, personne ne porte de masque. «Pour quoi faire ? Dans la ville, je crois qu'il y a deux personnes qui sont contre notre action !» rigole-t-il. Personne ne se cache à Khartsyzk. Une demi-douzaine d'anciens Berkout, les forces anti-émeutes dissoutes par le nouveau pouvoir, portent fièrement leur insigne.
«Illégal». Lundi, le conseil municipal a voté la tenue d'un référendum local sur l'avenir de l'oblast (la région) de Donetsk, qui se tiendrait donc le 11 mai. L'initiative est illégale mais qu'importe, les lois ukrain