Menu
Libération

Orbán impose un mémorial contesté de l’occupation nazie

Article réservé aux abonnés
Le Premier ministre hongrois a entamé la construction du «Mémorial de l’occupation allemande» sur la place de la Liberté à Budapest.
publié le 15 avril 2014 à 20h06

Un parfum de mur de Berlin flotte sur la place de la Liberté. Depuis une semaine, des dizaines de protestataires démontent les palissades du chantier derrière lequel Viktor Orbán fait édifier un mémorial controversé. Et tous les matins, des ouvriers les remontent. «Je pensais que sa victoire électorale allait l'apaiser, mais non ! Son caractère revanchard est le plus fort», confie, tournevis en main, Imre Mecs, 80 ans, ancien révolutionnaire antisoviétique qui échappa de peu au peloton d'exécution en 1956. Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour savoir ce que le Premier ministre hongrois ferait de sa majorité des deux tiers au Parlement. Au surlendemain des législatives du 6 avril, il a entamé la construction très contestée du «Mémorial de l'occupation allemande» sur la place de la Liberté (voir ici des photos).

Lancé cet hiver, le projet avait suscité un tel tollé qu'il avait été repoussé. Orbán s'était engagé auprès de la communauté juive à «poursuivre [le] dialogue après les vacances de Pâques». Mais, fort de sa victoire, il commande les travaux. «C'est une provocation, un déni de la démocratie et la démonstration brutale d'un pouvoir aveugle», s'indigne Péter Bendek, l'un des protestataires.

Le monument controversé, une colonnade couronnée d'un aigle allemand qui fond sur l'archange Gabriel, symbole de la Hongrie innocente, a été ordonné par décret et sans concertation avec la société. Il